« J
e ne vais pas commencer cette histoire avec les habituelles présentations, et ma vie en avance rapide. Ce serait vraiment gâcher un triste, pathétique et nuisible récit. Vous apprendrez au fur et à mesure mon enfance, mon adolescence, et mon passage à la vie d’adulte. Par mes yeux, vous connaîtrez ceux qui furent mes amis, ou plus parfois. En attendant, pour bien vous miner le moral, l’amener au niveau du mien pour bien commencer ce triste roman, je vais… vous raconter l’histoire de Poudlard.
Il y a un peu plus de mille ans, personne ne connaissant la date exacte, quatre personnes soi-disant fortes intelligentes décidèrent de créer une école. Un endroit qui serait un refuge pour les orphelins, un endroit où les enfants de onze à dix-sept ans apprendraient… la magie.
Car oui, nous sommes des sorciers, et je suis une sorcière.
Cette école fut donc mise en place. Les quatre Fondateurs, Godric Gryffondor, Helga Poufsouffle, Rowena Serdaigle et Salazar Serpentard, créèrent quatre maisons à leurs noms. La maison des Gryffondor, aux couleurs or et rouge, fut celle qui fut la plus convoitée: seuls les courageux, les hardis et les plus trompe-la-mort pouvaient y entrer. Serpentard, aux couleurs argent et vert, était la Maison la plus crainte. Ceux qui avaient suffisamment d’intelligence, de ruse, et d’envie de vivre à tout prix, même au prix de la vie des autres, allaient là-bas. Et vu que c’étaient les plus lâches et les plus peureux, dit-on, ce fut la Maison dans laquelle les parents Gryffondor désespéraient de voir atterrir leurs enfants. Serdaigle, aux couleurs bronze et bleu, fut la Maison la plus respectée. Les plus ambitieux, intelligents, fiers et avides de travailler la rejoignaient. Et la quatrième Maison, Poufsouffle, fut la plus méprisée. Helga avait fait de cette Maison un havre de paix couleurs noir et jaune, là où tout ceux qui n’avaient pas les qualités requises pour les autres maisons, allaient. Pour ma part, je me plaisais à dire que les Poufsouffle étaient ceux qui n’étaient ni courageux, ni rusés, ni intelligents, et qui n’avaient donc pas leur place autre part.
A
insi donc naquit Poudlard, la seule école de Grande-Bretagne qui apprenait la magie. Les élèves affluèrent, et furent répartis dans les quatre Maisons par un vieux Choixpeau Magique, doué d’intelligence.
Bref, l’école prospéra, et patati et patata. Et puis un jour… un jeune homme fort séduisant entra à Poudlard. Intelligent, rusé, doué dans toutes la matières, orphelin, né d’un père moldu (ceux qui n’ont pas de magie) et d’une mère sorcière, il avait tout pour réussir une brillante carrière au Ministère de la Magie. Mais son destin n’était apparemment pas de devenir le Ministre, et il devint le mage noir Lord Voldemort.
Son nom fut rapidement connu dans ses années suivant Poudlard. Le mage recrutait des centaines de partisans, qui se faisaient appeler mangemorts. Ils semèrent la terreur pendant des années, primant la « qualité de sang », ce slogan qui voulait que les Sang-de-Bourbe, les sorciers nés de parents moldus, soient éradiqués.
Mais un curieux jour, le Seigneur des Ténèbres décida d’aller tuer un gamin de un an. Allez savoir pourquoi, ce qui lui était passé par la tête, tout est-il qu’il se rendit dans la maison des parents, les tua tous les deux, et lorsqu’il pointa sa baguette sur le petit Harry Potter, boum! Le sortilège de la Mort se retourna contre lui, et il disparut en fumée.
B
ien sûr, le jeune Potter fut acclamé pendant des jours par tous les sorciers du monde bien qu’il ne soit même pas en âge de tenir sur un balai, et il disparut de la circulation, envoyé chez des gens de sa famille moldus.
En bref, pendant dix ans, les gens se tinrent tranquille, des mangemorts furent arrêtés, d’autres acquittés. Et lorsque le petit Potter arriva à Poudlard (j’étais alors en seconde année, personnellement, et ce gosse ne m’intéressait pas le moins du monde), il y eut, à la fin de son année scolaire, un nouveau souci avec Vous-Savez-Qui, qui comme par hasard, cherchait à obtenir la Pierre Philosophale. Potter l’en empêcha, le petit sorcier à nouveau acclamé, et bla et bla.
On passera l’épisode navrant où Potter parvint à entrer dans la Chambre des Secrets de Salazar Serpentard lui-même. C’est injuste je trouve. Un Gryffondor est un Gryffondor, il n’a pas à mettre les pieds dans une chambre de Serpentard! Mais, mon opinion mise à part, il réussit à nouveau à arrêter le Seigneur Noir dans sa quête d’un nouveau corps.
Et, lors de ma cinquième année (pour ceux qui auraient loupé un épisode, Potter est en quatrième), il y eut le Tournoi des Trois Sorciers. Bien sûr, je me suis bien gardée de mettre mon nom dans la Coupe… peut-être un peu bougon, mais pas suicidaire. Et, lorsque les trois noms sortirent de la Coupe, bien évidemment, encore et toujours, un quatrième nom en sortit. Je vous le donne en mille: Harry Potter, notre bon samaritain à tous.
Et forcément, il a réussi toutes les épreuves, et blabla… et qui s’est fait tué à la fin de l’histoire? Le petit Poufsouffle inutile, forcément. Et le Seigneur des Ténèbres de retour, panique au village.
E
t voilà, on en arrive à moi. Parce qu’on en a tous marre des Gryffondor dégoulinants de bons sentiments, qui s’acharnent sur le grand chelem des Bisounours. Parce qu’on a enfin envie de comprendre la mentalité d’une vraie Serpentard. Parce qu’on a envie de savoir comment elle se débrouille pour avoir non seulement des amis, mais aussi deux petits amis de suite alors qu’elle est détestable.
En conclusion: ras la baguette de Potter et ses amis rouge et or? Bienvenue dans la vie de Kayla Storm.
Bienvenue dans mon enfer. »